Mont: | Colvin |
Hauteur: | 4,057 pieds (1,236m) |
Rang: | 39 |
Date: | 6 août 2013 |
Jusqu'à la toute fin, le sentier menant au sommet de Colvin entoure le marcheur d'un corridor de forêt assez dense. On désespère au point de penser qu'on a passé le sommet sans s'en rendre compte. Puis on escalade une muraille rocheuse d'une vingtaine de pieds et, voilà, on y est. La récompense: un autre point d'observation à couper le souffle.
Sur cette photo, je fais mon smatte. Mais le trajet de Nippletop à Colvin a été long et ardu. Je suis passablement fatigué et le temps est gris.
Pourtant, l'énergie au sommet de Colvin est bonne. Je m'accorde un cinq minutes de repos. Une barre de céréales avec des Pringles. Et ça va mieux.
Voici le petit étang que l'on rejoint par Elk Pass. Il s'agit essentiellement du premier point d'eau facilement accessible depuis le départ (je crois qu'il y avait peut-être un petit cours d'eau entre Dial et Nippletop, mais comme j'avais encore de l'eau à ce moment-là, je n'en ai pas profité). À ce point, je suis totalement à sec et assoiffé, je remplis ma gourde. Bien entendu je filtre l'eau. Cependant, je suis un peu réticent. Je préfère l'eau des cascades. L'eau de cet étang est chaude et elle sent le chien mouillé. J'ai un peu peur du "beaver fever". J'en bois donc le moins possible...
La descente de Nippletop vers Elk Pass est sans merci. À prime abord, je n'aime pas descendre. C'est dur pour les genoux, les orteils et le moral. Mais cette descente-là est très à pic.
À un moment donné, je croise une famille et j'averti le père que la pente est raide et longue. Pas vraiment ce qu'il voulait entendre. Il semble être à bout de forces et de mauvais poil. Heureusement, sa femme et ses deux enfants semblent être pleins de bonne humeur et d'entrain. Je lui révèle être en route pour Colvin et Blake. Il m'indique avec un certain niveau de frustration qu'il a grimpé Colvin et Blake la veille et que le sentier est dix fois pire qu'Elk Pass. Ouch!
C'est ici que ça ce décide. Soit que je me dirige à droite vers Saint-Huberts (6 milles), soit je vais à gauche chercher Colvin et Blake (aller-retour pour un total de 4.8 milles supplémentaires).
Il est passé 13h00. Ça fait six heures que je marche. En y allant pour Colvin/Blake, j'en ai pour un autre huit heures. Il fera noir à 20h00. Je suis soudainement un peu stressé.
Je tourne à gauche.
Le père marabout avait raison. Le sentier est coriace. La pente est raide, accidentée et glissante.
Au bout d'une dizaine de minutes, j'entends des cris derrière moi. C'est Buffalo Bill et son groupe. Ils ont atteint la croisée des sentiers. Je suis pas mal certain qu'ils m'appellent, mais je ne comprends pas ce qu'ils disent, donc je ne réponds pas (qu'est-ce que je pourrais bien leur répondre de toutes façons?). J'espère qu'ils ont décidé de me suivre. Mais au bout d'un moment leurs voix s'estompent. Ils sont passés.
Je me sens soudainement très seul.
Le point le plus haut de Colvin a été marqué, apparemment par Verplank Colvin lui-même, à la fin des années 1800.
On reconnait à Verplank Colvin, ainsi que son acolyte Mills Blake, une grande part de responsabilité dans la création du "Adirondacks State Park and Forest Preserve". Colvin a été le premier surintendant du parc en 1872 avec, entre autres tâches, l'étude géologique et topographique de la région. Bien évidemment, le mont Colvin a été nommé en son honneur et le mont Blake en l'honneur de son associé de longue date.
Depuis mon départ de Nippletop, le soleil a progressivement fait place aux nuages. Le chant des oiseaux a été remplacé par le bourdonnement des moustiques. Ils me laissent passablement en paix, mais je traverse parfois des nuées de mouches qui font presque autant de bruit qu'un autobus...
Ok. Assez de lamentations. C'est le temps d'aller voir Blake.
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