jeudi 8 août 2013

10 - Blake (6 août 2013)


Mont:Blake
Hauteur:3,960 pieds (1,207m)
Rang:43
Date:6 août 2013



Non. Il ne s'agit pas d'une publicité pour Nike. Mais...

Cette photo, prise au sommet de Blake, était manquée au point où le décor était tout simplement invisible. En fait, à part le chandail et les lunettes (et encore), il n'y avait pas grand chose.  Faut croire que j'étais épuisé au point où mon corps n'était même plus capable de réfléchir la lumière...

J'ai donc fait du photshop pour essayer de faire apparaître quelque chose, mais non, ça fait juste faire ressortir le chandail davantage. Puis j'ai mis des mots au hasard... Des fois, y'a juste rien à faire.





Voilà. La vue du haut de Blake: un mince aperçu d'Elk Lake au travers du feuillage. On ne grimpe pas Blake pour la majesté du coup d'oeil.




Je suis content d'avoir atteint mon objectif pour la journée. Mais là, je suis allé aussi loin que j'ai pu. Il est presque 15h30. J'ai monté 5,600 pieds au total. J'ai soif et je n'ai plus d'eau. Je sais qu'il n'y a pas de cours d'eau avant au moins six kilomètres (donc deux ou trois heures). 

Sur le chemin, en allant vers Colvin et Blake, j'ai seulement vu deux couples de marcheurs; qui allaient en sens inverse. Maintenant, je me sens vraiment loin de tout. C'est drôle, en me dirigeant vers Blake ma tête était "en avant toute", mais le reste de mon corps sentait l'attraction d'un aimant vers l'arrière; comme un instinct qui disait: "ah bin craille mon nono tu vas pas dans la bonne direction là".

Ok, là c'est le temps de revenir. C'est comme si je venais de lâcher l'élastique du slingshot que je tirais depuis Elk Pass. Il me reste douze kilomètres à couvrir. En montagne, ça veut dire au moins six heures de marche. No way.

Selon mon compas interne, je suis maintenant dans la bonne direction. Selon mon horloge interne, le soleil n'est pas très loin de son lit. Un soulagement mêlé avec un sentiment d'urgence.

Je marche plus vite que jamais. Lorsque le terrain le permet, je cours.





Après ce qui me semble une éternité, j'arrive à l'Ausable Club. Il fait encore clair. Je fouille dans mon sac pour voir l'heure sur mon GPS. Il est 19h00. Le retour m'a pris moins de quatre heures.

J'ai poussé au maximum. J'ai couru. J'ai failli me péter la marboulette cent fois. À mi-chemin, le sentier s'est mis à longer une cascade. J'ai pompé un litre d'eau (froide et magnifique) que j'ai bu immédiatement. J'ai couru. Quand j'ai vu la barrière du club de golf, j'avais les jambes qui commençaient à trembler.

Il y a peut-être six ou sept cent mètres entre le golf et le stationnement. Cette partie-là m'a semblé vraiment longue. J'ai pas couru. J'ai même marché lentement. De plus en plus lentement.

Pi là, tsé, j'ai ouvert la porte de mon char. J'ai mis mon stock sur le banc d'en arrière. Pi j'ai enlevé mes bottes.

Hell yeah.


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