samedi 31 août 2013

12 - Phelps (29 août 2013)


Mont:Phelps
Hauteur:4,161 pieds (1,168m)
Rang:32
Date:29 août 2013



Malgré sa hauteur relativement modeste, Phelps offre un sommet avec plusieurs surfaces bien dégagées et des points de vue magnifiques. Directement au centre: Tabletop, et derrière un peu à droite: Marcy.
Sur cette photo, la pluie a commencé. Pourtant, trois minutes plus tôt, il faisait soleil...




Du haut de Phelps, vers l'ouest, on peut bien voir Colden (à droite) et Algonquin (au centre).




Après avoir mangé mon restant de sandwich, sans insectes ce coup-ci, j'en profite pour faire une petite sieste. La température était parfaite.



Mais quelques minutes plus tard, je me retrouve sous la pluie (heureusement assez chaude).
C'est l'heure du retour.

Le sentier permettant d'accéder à Phelps (une distance d'un mille selon les indications à partir de la piste bleue) est assez abrupte, mais pas au point d'être antipathique. La pluie n'a pas durée.




On voit ici le "skybridge" (je ne suis pas certain du nom, mais ça ressemblait à ça) qui enjambe une roche anormalement rectangulaire. C'est le grand luxe. Toute une structure pour éviter au touriste de marcher dans un demi-centimètre d'eau... J'en ai profité pour remplir ma gourde.

Le reste du trajet se passe sans anicroche. En fait, toute cette randonnée a été très agréable et presque trop facile. Mais je ne m'en plaindrai certainement pas...


vendredi 30 août 2013

11 - Tabletop (29 août 2013)


Mont:Tabletop
Hauteur:4,427 pieds (1,349m)
Rang:19
Date:29 août 2013


Tabletop est la plus haute montagne de la région "Northern High Peaks" qui regroupe aussi: Big Slide, Cascade, Phelps et Porter. Son sommet est recouvert de sapins rabougris. À son point le plus haut, du côté sud, on obtient une vue décente, quoiqu'un peu encombrée, de Marcy.




Presque sur un coup de tête, j'ai décidé la veille d'entreprendre un "day-hike" avec pour objectif Tabletop et Phelps. Un parcours de 21km avec une dénivellation totale de 3,660 pieds. Selon la météo, une journée généralement ensoleillée avec une possibilité d'averses dispersées m'attendait. Cependant, aux abords du parc des Adirondacks, le matin est maussade et très humide.




Une autre photo prise de Marcy Dam...

Une fois l'auto stationnée au Adirondack Loj, le soleil a fait fondre la brume comme de la barbe-à-papa sur la langue. Comme toujours au début d'une randonnée, je suis plein d'énergie et je commence à toute vitesse. Le temps de le dire, je suis à Marcy Dam. Il y a foule. On ne dirait pas que c'était le premier jour d'école...

Je n'arrête à Marcy Dam que le temps d'une photo. Étant donné que le sentier menant à Tabletop est "unmarked & unmaintained" et que mes lectures me laissent croire que je risque d'avoir du mal à trouver mon chemin, je suis un peu fébrile. De plus, il y a des serpents autour de Marcy Dam. J'en ai vu trois gros sur lesquels j'ai failli marcher. Les reptiles c'est pas mon trip.





Je m'inquiétais pour rien. Le sentier n'est peut-être pas marqué, mais son accès en est très bien indiqué.

Il est 11h00. Ça fait deux heures que je marche. J'ai déjà fait plus de huit kilomètres! Il fait chaud et c'est très humide, mais à part ça tout va comme sur des roulettes.

À ce point-ci, rien ne peut plus m'arriver, donc je ralenti un peu le rythme. Je me permets même de relaxer un peu; maintenant qu'il n'y a plus de serpents sous mes bottes...




Le sentier menant à Tabletop n'est pas pour les claustrophobes. Il est très étroit et la forêt est par endroit vraiment très dense. Les arbres forment une véritable haie d'honneur.

Il flotte une forte odeur de résine de pin. La pente est étonnamment douce, le chemin est très peu accidenté et facile à suivre.

Pas vraiment ce à quoi je m'attendais. J'ai beaucoup aimé ce sentier-là.



Contrairement à d'autres sommets (je pense à Blake), on ne se pose pas de question à savoir si on a atteint le point le plus haut. C'est doublement indiqué.



Il est midi. J'en profite pour manger mon sandwich. Pendant ce temps, les moustiques en profitent pour manger un humain.




Directement à l'est, on peut entrevoir Lower Wolfjaw. On peut aussi constater que la pluie s'en vient...
C'est le temps de redescendre et d'aller voir Phelps.

jeudi 8 août 2013

10 - Blake (6 août 2013)


Mont:Blake
Hauteur:3,960 pieds (1,207m)
Rang:43
Date:6 août 2013



Non. Il ne s'agit pas d'une publicité pour Nike. Mais...

Cette photo, prise au sommet de Blake, était manquée au point où le décor était tout simplement invisible. En fait, à part le chandail et les lunettes (et encore), il n'y avait pas grand chose.  Faut croire que j'étais épuisé au point où mon corps n'était même plus capable de réfléchir la lumière...

J'ai donc fait du photshop pour essayer de faire apparaître quelque chose, mais non, ça fait juste faire ressortir le chandail davantage. Puis j'ai mis des mots au hasard... Des fois, y'a juste rien à faire.





Voilà. La vue du haut de Blake: un mince aperçu d'Elk Lake au travers du feuillage. On ne grimpe pas Blake pour la majesté du coup d'oeil.




Je suis content d'avoir atteint mon objectif pour la journée. Mais là, je suis allé aussi loin que j'ai pu. Il est presque 15h30. J'ai monté 5,600 pieds au total. J'ai soif et je n'ai plus d'eau. Je sais qu'il n'y a pas de cours d'eau avant au moins six kilomètres (donc deux ou trois heures). 

Sur le chemin, en allant vers Colvin et Blake, j'ai seulement vu deux couples de marcheurs; qui allaient en sens inverse. Maintenant, je me sens vraiment loin de tout. C'est drôle, en me dirigeant vers Blake ma tête était "en avant toute", mais le reste de mon corps sentait l'attraction d'un aimant vers l'arrière; comme un instinct qui disait: "ah bin craille mon nono tu vas pas dans la bonne direction là".

Ok, là c'est le temps de revenir. C'est comme si je venais de lâcher l'élastique du slingshot que je tirais depuis Elk Pass. Il me reste douze kilomètres à couvrir. En montagne, ça veut dire au moins six heures de marche. No way.

Selon mon compas interne, je suis maintenant dans la bonne direction. Selon mon horloge interne, le soleil n'est pas très loin de son lit. Un soulagement mêlé avec un sentiment d'urgence.

Je marche plus vite que jamais. Lorsque le terrain le permet, je cours.





Après ce qui me semble une éternité, j'arrive à l'Ausable Club. Il fait encore clair. Je fouille dans mon sac pour voir l'heure sur mon GPS. Il est 19h00. Le retour m'a pris moins de quatre heures.

J'ai poussé au maximum. J'ai couru. J'ai failli me péter la marboulette cent fois. À mi-chemin, le sentier s'est mis à longer une cascade. J'ai pompé un litre d'eau (froide et magnifique) que j'ai bu immédiatement. J'ai couru. Quand j'ai vu la barrière du club de golf, j'avais les jambes qui commençaient à trembler.

Il y a peut-être six ou sept cent mètres entre le golf et le stationnement. Cette partie-là m'a semblé vraiment longue. J'ai pas couru. J'ai même marché lentement. De plus en plus lentement.

Pi là, tsé, j'ai ouvert la porte de mon char. J'ai mis mon stock sur le banc d'en arrière. Pi j'ai enlevé mes bottes.

Hell yeah.


9 - Colvin (6 août 2013)


Mont:Colvin
Hauteur:4,057 pieds (1,236m)
Rang:39
Date:6 août 2013



Jusqu'à la toute fin, le sentier menant au sommet de Colvin entoure le marcheur d'un corridor de forêt assez dense. On désespère au point de penser qu'on a passé le sommet sans s'en rendre compte. Puis on escalade une muraille rocheuse d'une vingtaine de pieds et, voilà, on y est. La récompense: un autre point d'observation à couper le souffle.

 Sur cette photo, je fais mon smatte. Mais le trajet de Nippletop à Colvin a été long et ardu. Je suis passablement fatigué et le temps est gris.

Pourtant, l'énergie au sommet de Colvin est bonne. Je m'accorde un cinq minutes de repos. Une barre de céréales avec des Pringles. Et ça va mieux.




Voici le petit étang que l'on rejoint par Elk Pass. Il s'agit essentiellement du premier point d'eau facilement accessible depuis le départ (je crois qu'il y avait peut-être un petit cours d'eau entre Dial et Nippletop, mais comme j'avais encore de l'eau à ce moment-là, je n'en ai pas profité). À ce point, je suis totalement à sec et assoiffé, je remplis ma gourde. Bien entendu je filtre l'eau. Cependant, je suis un peu réticent. Je préfère l'eau des cascades. L'eau de cet étang est chaude et elle sent le chien mouillé. J'ai un peu peur du "beaver fever". J'en bois donc le moins possible...

La descente de Nippletop vers Elk Pass est sans merci. À prime abord, je n'aime pas descendre. C'est dur pour les genoux, les orteils et le moral. Mais cette descente-là est très à pic.

À un moment donné, je croise une famille et j'averti le père que la pente est raide et longue. Pas vraiment ce qu'il voulait entendre. Il semble être à bout de forces et de mauvais poil. Heureusement, sa femme et ses deux enfants semblent être pleins de bonne humeur et d'entrain. Je lui révèle être en route pour Colvin et Blake. Il m'indique avec un certain niveau de frustration qu'il a grimpé Colvin et Blake la veille et que le sentier est dix fois pire qu'Elk Pass. Ouch!




C'est ici que ça ce décide. Soit que je me dirige à droite vers Saint-Huberts (6 milles), soit je vais à gauche chercher Colvin et Blake (aller-retour pour un total de 4.8 milles supplémentaires).

Il est passé 13h00. Ça fait six heures que je marche. En y allant pour Colvin/Blake, j'en ai pour un autre huit heures. Il fera noir à 20h00. Je suis soudainement un peu stressé.

Je tourne à gauche.

Le père marabout avait raison. Le sentier est coriace. La pente est raide, accidentée et glissante.

Au bout d'une dizaine de minutes, j'entends des cris derrière moi. C'est Buffalo Bill et son groupe. Ils ont atteint la croisée des sentiers. Je suis pas mal certain qu'ils m'appellent, mais je ne comprends pas ce qu'ils disent, donc je ne réponds pas (qu'est-ce que je pourrais bien leur répondre de toutes façons?). J'espère qu'ils ont décidé de me suivre. Mais au bout d'un moment leurs voix s'estompent. Ils sont passés.

Je me sens soudainement très seul.





Le point le plus haut de Colvin a été marqué, apparemment par Verplank Colvin lui-même, à la fin des années 1800.

On reconnait à Verplank Colvin, ainsi que son acolyte Mills Blake, une grande part de responsabilité dans la création du "Adirondacks State Park and Forest Preserve". Colvin a été le premier surintendant du parc en 1872 avec, entre autres tâches, l'étude géologique et topographique de la région. Bien évidemment, le mont Colvin a été nommé en son honneur et le mont Blake en l'honneur de son associé de longue date.




 Depuis mon départ de Nippletop, le soleil a progressivement fait place aux nuages. Le chant des oiseaux a été remplacé par le bourdonnement des moustiques. Ils me laissent passablement en paix, mais je traverse parfois des nuées de mouches qui font presque autant de bruit qu'un autobus...

Ok. Assez de lamentations. C'est le temps d'aller voir Blake.



8 - Nippletop (6 août 2013)


Mont:Nippletop
Hauteur:4,620 pieds (1,408m)
Rang:13
Date:6 août 2013



On dit qu'au sommet de Nippletop peu importe où l'on regarde il n'est pas possible de voir d'évidence de la présence de l'homme. Cela semble être véridique. En tous cas, je n'ai pas réussi à voir d'artéfacts humains à part ce que j'ai amené avec moi. Bof... big deal quand même. Tout ce que font les humains n'est pas nécessairement mauvais.

Ah, quel est ce bruit? Un avion. Tiens, en voilà un artéfact humain...




Est-ce que j'ai dit que la vue était belle? Cent quatre-vingt degrés de grosses montagnes! Tiens toi.

Je trouve que Lower Wolfjaw (centre droit), en particulier, nous montre son beau côté. On peu aussi voir Whiteface au loin qui, comme d'habitude, fait son frais en dominant le nord du haut de ses 1,500 mètres.

J'ai rassasié mes yeux en même temps que j'ai reposé mes jambes. J'ai aussi pris quinze minutes pour le lunch. Il est passé midi. Ça fait déjà plus de cinq heures que je marche sans arrêt; principalement en montant. Mes genoux sont très chauds.




Du côté sud, on peut entrevoir Elk Lake. Tiens, je ne suis jamais allé dans cette région. Peut-être que la prochaine fois, j'irai faire Macomb ou Dix. Faut sortir de sa zone de confort quoi.

J'achève mon lunch lorsque Bill (ainsi ai-je surnommé dans ma tête le plus rapide des jeunes hommes de Buffalo) arrive à Nippletop, brisant ainsi ma quiétude de contemplateur solitaire. On échange quelques banalités sur notre journée, et j'apprends qu'il vise à être forty-sixer lui aussi et que dans son groupe, il est essentiellement le "motivateur". C'est-à-dire, celui qui aime vraiment la randonnée et qui a persuadé ses copains de le suivre (souvent à leur corps défendant).

J'essaie de le convaincre de m'accompagner en direction Colvin et Blake. Mon argument est que cela ajoute seulement 4 ou 5 milles pour un bonus de deux montagnes. Il semble être sur le point d'être convaincu au moment où ses compagnons arrivent. Des joyeux lurons un peu bruyants, mais sans malice. Ils figurent rapidement que cela ajouterait quatre heures (!) à leur randonnée. La plupart sont déjà crevés, donc l'idée est rapidement rejetée.

Je lève donc l'ancre et repart à l'aventure... avec une petite voix dans ma tête qui me chuchote que si des gars de 25 ans trouvent le détour par Colvin et Blake trop ambitieux, peut-être que je devrais réfléchir un peu avant de me commettre à ce plan de marche.




Voici une tentative de recréer le panorama du haut de Nippletop. Pas tout à fait réussi parce que décidé après coup et le collage de photos est plus ou moins heureux, mais je le saurai pour la prochaine fois... En tout cas, avec un peu d'imagination, ça nous permet de constater l'immensité des Adirondacks.


7 - Dial (6 août 2013)


Mont:Dial
Hauteur:4,020 pieds (1,225m)
Rang:41
Date:6 août 2013



James Burnside dans son livre "46 Adirondacks High Peaks" attribue à Dial l'avant-dernière place en ce qui a trait au point de vue. Les choses ont dû avoir changé depuis 1990 (date de parution du livre) car le coup d'oeil est magnifique. J'occupe une place de choix pour le spectacle du "Great Range" mettant en vedette les monts Gothics, Armstrong, Wolfjaw et compagnie. Le soleil brille, les oiseaux chantent, la représentation est tout simplement parfaite.

Lors de cette randonnée, j'ai grimpé quatre monts. En plus de Dial: Nippletop, Colvin et Blake. En me levant à 4h00 du matin, j'ai pu commencer dès 7h15. Près de 30 kilomètres de marche (et de course) en douze heures.

À noter: le parcours a été fait en solitaire (cela se voit sur les photos...). Pas nécessairement une situation idéale pour les Adirondacks. Ma partenaire habituelle, ma fille Valérie, avait d'autres obligations. J'espère que tu pourras venir la prochaine fois ma belle!




Avant d'atteindre le réseau de sentiers, on doit traverser le territoire du club de golf privé Ausable à Saint-Huberts. Il s'agit d'un charmant détour de quelques centaines de mètres. Tous les golfeurs et employés du club semblent très "hiker-friendly". On m'a salué sans exception.




La première fois qu'on accède au réseau de sentiers des Adirondacks par Saint-Huberts, on tourne inévitablement en rond. Néanmoins, une fois la déroute du randonneur urbain passée, on constate que le chemin est relativement bien indiqué.




Pas nécessairement évident sur la photo, mais le sentier menant à Dial (et ensuite à Nippletop) est un des plus moelleux des Adirondacks. Il est recouvert en grand partie d'une espèce de "tapis forestier" composé de feuilles mortes et d'épines de sapins. Contrairement aux autres sentiers, très peu de roches l'encombre et il n'y avait pas de boue ou presque.

En dépit d'une approche assez abrupte (on monte plus de 500 pieds lors du premier mille), l'accès à Dial est somme toute très agréable et assez facile.




 En avant-plan: Dial. Un peu plus loin derrière, on peut apercevoir Nippletop. Cette photo a été prise de Bear Den (3,400 pieds).

Malgré la belle température, il y a très peu de marcheurs. Je passe un groupe de six jeunes hommes (j'apprendrai plus tard qu'ils viennent de Buffalo), mais nous semblons être les seuls à se diriger vers le sud en ce beau mardi matin.





Au moment d'atteindre le sommet, la matinée est encore jeune. La température est glorieuse. Du point le plus haut de Dial se dégage une vitalité contagieuse. Je me sens plein d'énergie.

Lors de ma planification, j'avais de sérieux doutes concernant ma capacité à compléter l'ascension de quatre montagnes en un jour (Dial/Nippletop seuls sont considérés une randonnée de niveau "difficile"). Mais à ce moment, au sommet de Dial, toutes mes inquiétudes s'évaporent. Comment pourrais-je ne pas réussir? Je suis le roi du monde! (Ah, l'ivresse des hauteurs...)






Nippletop vu de Dial. C'est ma prochaine étape. Allez hop cascade!!!